Difference between revisions of "Gide, André - Livros Proibidos"
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Lorsqu’après une longue absence, fatigué de sa fantaisie et comme désépris de lui-même, l’enfant prodigue, du fond de ce dénûment qu’il cherchait, songe au visage de son père, à cette chambre point étroite où sa mère au-dessus de son lit se penchait, à ce jardin abreuvé d’eau courante, mais clos et d’où toujours il désirait s’évader, à l’économe aîné qu’il n’a jamais aimé, mais qui détient encore dans l’attente cette part de ses biens que, prodigue, il n’a pu dilapider – l’enfant s’avoue qu’il n’a pas trouvé le bonheur, ni même su prolonger bien longtemps cette ivresse qu’à défaut de bonheur il cherchait. – Ah ! pense-t-il, si mon père, d’abord irrité contre moi, m’a cru mort,peut-être, malgré mon péché, se réjouirait-il de me revoir ; ah ! revenant à lui bien humblement, le front bas et couvert de cendre, si, m’inclinant devant lui, lui disant : « Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi », que ferai-je si, de sa main me relevant, il me dit : « Entre dans la maison, mon fils » ?… Et l’enfant déjà pieusement s’achemine.<br /> | Lorsqu’après une longue absence, fatigué de sa fantaisie et comme désépris de lui-même, l’enfant prodigue, du fond de ce dénûment qu’il cherchait, songe au visage de son père, à cette chambre point étroite où sa mère au-dessus de son lit se penchait, à ce jardin abreuvé d’eau courante, mais clos et d’où toujours il désirait s’évader, à l’économe aîné qu’il n’a jamais aimé, mais qui détient encore dans l’attente cette part de ses biens que, prodigue, il n’a pu dilapider – l’enfant s’avoue qu’il n’a pas trouvé le bonheur, ni même su prolonger bien longtemps cette ivresse qu’à défaut de bonheur il cherchait. – Ah ! pense-t-il, si mon père, d’abord irrité contre moi, m’a cru mort,peut-être, malgré mon péché, se réjouirait-il de me revoir ; ah ! revenant à lui bien humblement, le front bas et couvert de cendre, si, m’inclinant devant lui, lui disant : « Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi », que ferai-je si, de sa main me relevant, il me dit : « Entre dans la maison, mon fils » ?… Et l’enfant déjà pieusement s’achemine.<br /> | ||
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− | '''O FILHO PRÓDIGO''' | + | '''O FILHO PRÓDIGO'''<br /> |
− | Depois de uma longa ausência, quando fatigado com a sua fantasia e como que desapaixonado de si mesmo, o filho pródigo, no fundo daquele desapego que procura, sonha com a face de seu pai, com aquele quarto nada estreito onde sua mãe se debruçava sobre o leito, com aquele jardim embebido em água corrente, mas fechado e donde sempre desejou evadir-se, com o irmão mais velho e economto de quem nunca gostou, mas que, na espectatin, conserva ainda aquela parte dos seus bens que, prdigo, não pode dissipar-o filho confessa que nã encontrou a felicidade, nem mesmo a de ter saldo prolongar aquela embriaguez que, à falta de feliidade, procurava.-Ah! pensa ele, se meu pai tão depressa irritado comigo, me julgou morto, talz, apesar do meu pecado, se alegrasse de me torar a ver; ah! voltando a ele muito humilde-ete, de cabeça baixa e coberta de cinza, se incnando-me perante ele, dizendo-lhe:. < Meu pai, pelei contra o cou e contra ti>, que faria eu se,letando-me com a sua mão, ele me disser: <Entra em casa, meu filho,?... E o filho já piedosamente sencaminha | + | Depois de uma longa ausência, quando fatigado com a sua fantasia e como que desapaixonado de si mesmo, o filho pródigo, no fundo daquele desapego que procura, sonha com a face de seu pai, com aquele quarto nada estreito onde sua mãe se debruçava sobre o leito, com aquele jardim embebido em água corrente, mas fechado e donde sempre desejou evadir-se, com o irmão mais velho e economto de quem nunca gostou, mas que, na espectatin, conserva ainda aquela parte dos seus bens que, prdigo, não pode dissipar-o filho confessa que nã encontrou a felicidade, nem mesmo a de ter saldo prolongar aquela embriaguez que, à falta de feliidade, procurava.-Ah! pensa ele, se meu pai tão depressa irritado comigo, me julgou morto, talz, apesar do meu pecado, se alegrasse de me torar a ver; ah! voltando a ele muito humilde-ete, de cabeça baixa e coberta de cinza, se incnando-me perante ele, dizendo-lhe:. < Meu pai, pelei contra o cou e contra ti>, que faria eu se,letando-me com a sua mão, ele me disser: <Entra em casa, meu filho,?... E o filho já piedosamente sencaminha<br /> |
+ | LA MÈRE<br /> | ||
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+ | Prodigue enfant, dont l’esprit, aux propos de ton frère, regimbe encore, laisse à présent ton cœur parler. Qu’il t’est doux, à demi couché aux pieds de ta mère assise, le front caché dans ses genoux, de sentir sa caressante main incliner ta nuque rebelle !<br /> | ||
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Revision as of 16:52, 21 March 2024
André Gide
- Livro Proibido - Encontros - Antologia de Autores Modernos
Nesta Antologia de 1949 foram publicados alguns textos de Andre Gide dos quais reproduzimos alguns excertos.
-Le retour de l'enfant prodigue é um conto de André Gide. Gide escreveu a história no início de 1907. Baseia-se na parábola bíblica do filho pródigo. A história começa com o filho pródigo voltando para casa, não arrependido, mas faminto, pobre e frustrado por não ter conseguido atingir seu objetivo.
L’ENFANT PRODIGUE
Lorsqu’après une longue absence, fatigué de sa fantaisie et comme désépris de lui-même, l’enfant prodigue, du fond de ce dénûment qu’il cherchait, songe au visage de son père, à cette chambre point étroite où sa mère au-dessus de son lit se penchait, à ce jardin abreuvé d’eau courante, mais clos et d’où toujours il désirait s’évader, à l’économe aîné qu’il n’a jamais aimé, mais qui détient encore dans l’attente cette part de ses biens que, prodigue, il n’a pu dilapider – l’enfant s’avoue qu’il n’a pas trouvé le bonheur, ni même su prolonger bien longtemps cette ivresse qu’à défaut de bonheur il cherchait. – Ah ! pense-t-il, si mon père, d’abord irrité contre moi, m’a cru mort,peut-être, malgré mon péché, se réjouirait-il de me revoir ; ah ! revenant à lui bien humblement, le front bas et couvert de cendre, si, m’inclinant devant lui, lui disant : « Mon père, j’ai péché contre le ciel et contre toi », que ferai-je si, de sa main me relevant, il me dit : « Entre dans la maison, mon fils » ?… Et l’enfant déjà pieusement s’achemine.
https://www.ebooksgratuits.com/pdf/gide_le_retour_de_l_enfant_prodigue.pdf
O FILHO PRÓDIGO
Depois de uma longa ausência, quando fatigado com a sua fantasia e como que desapaixonado de si mesmo, o filho pródigo, no fundo daquele desapego que procura, sonha com a face de seu pai, com aquele quarto nada estreito onde sua mãe se debruçava sobre o leito, com aquele jardim embebido em água corrente, mas fechado e donde sempre desejou evadir-se, com o irmão mais velho e economto de quem nunca gostou, mas que, na espectatin, conserva ainda aquela parte dos seus bens que, prdigo, não pode dissipar-o filho confessa que nã encontrou a felicidade, nem mesmo a de ter saldo prolongar aquela embriaguez que, à falta de feliidade, procurava.-Ah! pensa ele, se meu pai tão depressa irritado comigo, me julgou morto, talz, apesar do meu pecado, se alegrasse de me torar a ver; ah! voltando a ele muito humilde-ete, de cabeça baixa e coberta de cinza, se incnando-me perante ele, dizendo-lhe:. < Meu pai, pelei contra o cou e contra ti>, que faria eu se,letando-me com a sua mão, ele me disser: <Entra em casa, meu filho,?... E o filho já piedosamente sencaminha
LA MÈRE
Prodigue enfant, dont l’esprit, aux propos de ton frère, regimbe encore, laisse à présent ton cœur parler. Qu’il t’est doux, à demi couché aux pieds de ta mère assise, le front caché dans ses genoux, de sentir sa caressante main incliner ta nuque rebelle !
– Pourquoi m’as-tu laissée si longtemps ?
Et comme tu ne réponds que par des larmes :
– Pourquoi pleurer à présent, mon fils ? Tu m’es rendu. Dans l’attente de toi j’ai versé toutes mes larmes.
– M’attendiez-vous encore ?
– Jamais je n’ai cessé de t’espérer. Avant de m’endormir,
chaque soir, je pensais : s’il revient cette nuit, saura-t-il bien ouvrir la porte ? et j’étais longue à m’endormir. Chaque matin, avant de m’éveiller tout à fait, je pensais : Est-ce pas aujourd’hui qu’il revient ? Puis je priais. J’ai tant prié, qu’il te fallait bien revenir.
– Vos prières ont forcé mon retour.
– Ne souris pas de moi, mon enfant.
– Ô mère ! je reviens à vous très humble. Voyez comme je mets mon front plus bas que votre cœur ! Il n’est plus une de mes pensées d’hier qui ne devienne vaine aujourd’hui. À peine si je comprends, près de vous, pourquoi j’étais parti de la maison.
– Tu ne partiras plus ?
(Pág.15)